Le lendemain, nous allons prendre le petit déj' au marché... Ambiance !! Les couleurs, les odeurs, les cris des marchands, tout y est ! Je rêve de prendre des photos et filmer, mais c'est un peu trop risqué. Le plat du jour, encore une fois, m'enchante ! Je me régale à chaque repas (et mes hanches commencent à bien en profiter !!)
En sortant du marché, je remarque une affiche : "concours de danse Huaylash"... c'est quoi ? On y va ? A cet instant j'étais loin loin loin d'imaginer ce que j'allais vivre cet après-midi là.
Après avoir fait un tour sur les hauteurs de la ville, nous prenons un taxi pour Chupuro, la ville où doit avoir lieu la manifestation, à quelques km de là.
En arrivant sur la place, une trentaine de danseurs et danseuses costumés, avec des couleurs extraordinairement vives, se préparent pour leur démonstration ; la pluie aussi se prépare...
L'attente est courte. L'orchestre commence à entonner une musique presque monotone mais entraînante, et voilà nos danseurs en train de soulever la poussière de la place non goudronnée. Je m'accroupis et mitraille, un régal ! On y est, au fin fond du monde, à 3000 et quelques d'altitude, c'est le Pérouhouhouhouuuuuuuuuu !!!
Mais le meilleur reste à venir ! Juste à la fin de leur danse infiniment intense et joyeuse (et certainement épuisante !), une pluie diluvienne s'abat sur nous. Tout le monde se réfugie dans l'église juste en haut des marches. ça ne dure pas heureusement, mais tous commencent à se séparer... Quoi, c'est tout ? Ben le concours alors ? Nous apprenons que la compétition, c'est pour plus tard, pour le moment, il est l'heure d'aller manger (et boire !). Un homme vient vers nous, il a dû se rendre compte de notre admiration, et nous invite tout simplement à les suivre pour partager le repas ! Quelle invitation !
Nous voilà partis à pied, il faut grimper un peu, c'est épuisant, nous marchons au ralenti. Ah oui, l'altitude ! Entre 2 averses je fais un pause photo avec la femme qui nous accompagne, un bébé sur le dos, ainsi qu'une jeune fille, katarina. Le paysage et les couleurs me plaisent, j'aime beaucoup cette photo.
Nous arrivons dans la place... On nous sert un verre de "chicha de jora", à base de maïs fermenté, légèrement alcoolisé. Un peu le gout de notre "bourru". ça passe bien mais bof. Puis bientôt on nous sert une assiette bien remplie, miammmmm ! Encore un repas apétissant et délicieux, je me régale ! Puis vient le petit verre de liqueur, je l'avale sans savoir ce que c'est, mais c'est délicieux !!! Puis au dessus de nos têtes, ça commence à s'agiter, les saxos s'acordent... puis lentement, l'orchestre commence à entonner des airs joyeux, puis quelques personnes se mettent à danser. Au centre de la maison, un patio ouvert sur le ciel. Il ne pleut plus. Au milieu, une bonne dizaine de caisses de bière... Nous sommes invités à nous rapprocher ; la musique se fait de plus en plus entraînante, les capsules sautent et la bière coule... façon péruvienne : une bouteille, un verre ; tu te sers et passe la bouteille à ton voisin en trinquant avec lui "Salud !" Un fois ton verre vidé, tu le lui passes, et ainsi de suite ! C'est ça le partage !
Peu à peu l'ambiance s'enflamme, je suis invitée à danser avec eux, quelle joie ! C'est entraînant, amusant, mais trop épuisant !! Mais comment font-ils ? Ils sont habitués, mais quand même, quelle santé ! Et quelle descente ! Les bières se succèdent et les visages se font de plus en plus joyeux ! Et c'est comme ça qu'ils vont aller au concours, m'inquiète-je... ? Ben oui me répond-on, l'alcool aide à se libérer et ils vont mieux danser ainsi ! Ah, d'accord...
Les heures passent et je commence à refuser les bouteilles... La nuit tombe, il faut y aller ! Nous voilà partis dans le noir, les danseurs devant, sautant et poussant des cris de joie, et l'orchestre derrière pour emballer tout ça ! Curieusement nous n'allons pas encore au lieu de la fête, mais nous arrêtons sur la place du matin. Là un arbre est "planté", et les danseurs font une ronde autour, tandis que l'orchestre s'aligne devant. Une machette est brandie, et tour à tour les danseurs viennent taillader le tronc de l'arbre. Je fais des photos, puis m'assois, épuisée. Mais surprise, le responsable (l'homme qui nous avait invité) vient me chercher pour faire partie du cercle.
Je coupe moi aussi l'arbre, et passe la machette. Il va tomber bientôt, plus que quelques coups ! Et quel honneur quand on me fait signe de donner l'assaut final ! Je brandit la machette et donne plusieurs coups, dans une sorte d'euphorie, je me sens en symbiose avec tout et tous... Tchac ! Le coup de grâce, l'arbre s'écroule, je lève le bras et quelques gars viennent me soulever et me portent en l'air !!! Quelle sensation, quelle joie, quelle fièrté !!!
Après de multiples remerciements, nous allons sur le stade voir un peu la compétition. Mais il fait froid, c'est long, et nous sommes épuisés ! Nous rentrons donc sans avoir vu danser sur le podium notre groupe favori !
Et quelle surprise le lendemain, à la télevision, qui nous retrouvons ? Notre José en interview pour présenter son association !
Muchas gracias Jose, hasta el proximo año !
1 commentaire:
Ha ben tu as l'air de ne pas t'ennuyer ! C'est excelent d'avoir pu participer comme ça à une fete locale !
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